Comment se fixer des Objectifs SMART et les Atteindre ?
Avez-vous entendu parler de la méthode SMART pour se fixer des objectifs ? Souhaitez-vous l’utiliser pour atteindre vos objectifs personnels ?
Comment définir un objectif SMART ?
SMART (intelligent en anglais) est un acronyme utilisé pour résumer les caractéristiques qu’un objectif proprement défini doit posséder.
Un objectif S.M.A.R.T. est un objectif qui est spécifique(specific), mesurable (measurable), atteignable (attainable), réaliste (realistic), et temporellement défini (time-bound). La méthode SMART pour se fixer des objectifs est bien ancrée dans les mœurs des pays anglo-saxons, Etats-Unis en tête, notamment dans les milieux professionnels. Mais un objectif SMART n’est pas nécessairement un objectif relatif au travail.
Manger sainement, voyager plus, perdre du poids, être davantage cultivé, acheter un appartement, etc. : tous ces objectifs peuvent être SMART. Si l’on souhaite vraiment les atteindre, ils doivent être SMART ! Nous allons voir pourquoi.
Passons donc en revue ces 5 caractéristiques qu’un objectif SMART doit avoir, avec des exemples concrets, en tâchant de guider le lecteur qui souhaiterait s’appuyer sur cette méthode pour se fixer des objectifs personnels et maximiser ses chances de succès.
| Anglais | Français | Définition |
S | Specific | Spécifique | Objectifs précis, pas d'ambigüité possible |
M | Measurable | Mesurable | Quantifié de manière à pouvoir mesurer les progrès et évaluer le résultat |
A | Achievable | Atteignable | La barre doit être placée au bon niveau, ni trop haut (frustration) ni trop bas (ennui) |
R | Realistic | Réaliste | Un objectif doit tenir compte du contexte et des contraintes externes |
T | Time-Bound | Temporellement défini | Une échéance est nécessaire, soit une date de fin unique soit une période (par jour, par semaine, etc.) |
1. S pour Spécifique
Un objectif SMART doit être spécifique et concret. C’est la première étape et sans doute la plus importante. Un objectif trop vague ou trop large ne peut pas être poursuivi de manière efficace. Il est nécessaire d’être précis lorsque l’on détermine un but. Un objectif flou n’est pas un objectif à proprement parler. Comment peut-on progresser si l’on ne sait pas vers quoi l’on progresse ? Si votre objectif pêche par manque de clarté, tâchez d’être plus focalisé dans l’énoncé de votre objectif et n’hésitez pas à le décomposer en plusieurs objectifs plus petits, plus circonscrits.
Cela est nécessaire lorsqu’on a affaire à un objectif complexe, couvrant plusieurs activités différentes. Si mon but est d’avoir une vie saine, c’est trop vague, il faut le décortiquer. Qu’est-ce qu’une vie saine selon moi ? C’est par exemple de bien dormir, d’éviter les excès d’alcool et de malbouffe, et de faire de l’exercice régulièrement. Voilà qui est plus spécifique !
En rendant vos objectifs spécifiques, vous allez pouvoir en dériver un plan d’action concret et vous donner ainsi la possibilité de faire de vos souhaits une réalité.
Conseils pratiques
Ecrivez votre objectif noir sur blanc et tâchez d’en faire une phrase cohérente.
Posez-vous la question : « Si je partage cet objectif avec un inconnu, comprendra-t-il ce que je vise sans besoin d’explication ? » Si tel n’est pas le cas, revoyez votre copie et précisez votre aspiration.
Les individus rechignent parfois inconsciemment à préciser leurs objectifs car un objectif flou est difficile à évaluer et donc moins susceptible d’être raté. C’est par peur de l’échec que l’on ne précise pas ses aspirations. Ayez à l’esprit qu’un objectif vague qu’on ne peut évaluer ne peut pas non plus être réussi. Il s’agit d’accepter la possibilité de l’échec, sans laquelle la réussite n’aurait pas de saveur. Prenez votre responsabilité vis-à-vis de vous-même, vous aurez toujours l’occasion d’ajuster votre objectif en cours de route.
Exemple
Louise jouait de la musique lorsqu’elle était plus jeune et cela lui procurait une grande joie. Elle en écoute toujours mais n’a plus joué depuis qu’elle a commencé à travailler – ce qui arrive à beaucoup trop d’entre nous ! Louise décide de se reprendre en main et réactiver cette passion. Elle se fixe pour un objectif : faire de la musique. Est-ce assez spécifique ? Non, un inconnu qui lirait l’objectif de Louise ne saurait pas si elle désire écrire de la musique ou en jouer, de quel instrument elle veut jouer, à quel niveau, etc. Des objectifs plus concrets pourraient être faire du piano chaque jour ou jouer la Sonate au Clair de Lune de Beethoven.
PHOTO
2. M pour Mesurable
Sans la possibilité de mesurer, il est très difficile en effet de suivre les progrès que l’on accomplit par rapport à son objectif. En quantifiant les choses à accomplir, on introduit des critères objectifs pour évaluer le résultat. Quantifier clairement son objectif permet de se concentrer sur la cible à atteindre. Il n’y a plus d’ambigüité quant au but précis. Non seulement cela induit une focalisation qui est bénéfique, mais cela permet aussi de comparer les progrès accomplis à la cible que l’on vise. Cette comparaison nous renvoie un signal très clair sur la base duquel on peut ajuster sa trajectoire. Ce retour immédiat sur la performance est une clef de la motivation.
Conseils pratiques
Une fois défini votre objectif, posez-vous la question : « Sur la base de l’objectif ainsi défini, est-ce qu’une personne extérieure sera capable d’évaluer dans un mois ou dans un an le résultat sans ambiguïté ? » Si tel n’est pas le cas, votre objectif n’est pas assez mesurable. Tâchez de le quantifier ou de le découper en sous-objectifs quantifiables.
Ne tombez pas dans le travers de mesurer tout et n’importe quoi. On ne gère bien que ce que l’on mesure, certes, mais on ne gère pas pour autant tout ce que l’on peut mesurer. Restez focalisé et ne mesurez que ce qui a du sens par rapport à votre but. L’objectif vient en premier, la mesure en second.
Il y a parfois beaucoup de manières différentes de mesurer la même. Choisissez l’unité et la quantité et le mode de mesure qui vous conviennent. Certains préfèreront viser de courir 3 fois par semaine, d’autres trouveront plus motivant d’avoir un objectif de 25 kilomètres. Pour certains, avoir une bonne nuit de sommeil sera dormir 8 heures, pour d’autres simplement se coucher avant minuit. Trouvez ce qui marche le mieux pour vous personnellement et n’hésitez pas à expérimenter.
Exemple
Alex aime bien le sport mais son niveau d’activité physique a été en dents de scie ces dernières années. Il souhaite se fixer un objectif pour se motiver et être plus régulier : avoir un bon niveau au tennis. Difficile à mesurer, non ? Pour être SMART, son objectif doit être plus objectif, par exemple atteindre un classement 30/2 ou prendre au moins un set à mon ami Roger.
3. A pour Atteignable
On trouve parfois Ambitieux plutôt qu’Atteignable pour le A de SMART. La contradiction n’est qu’apparente. Dans les deux cas, il s’agit de placer la barre au bon niveau : ambitieux ET atteignable. C’est très bien d’avoir un objectif clair et quantifié, mais ce n’est pas suffisant. Si votre objectif est trop banal ou facile à atteindre, il ne va pas vous inspirer et vous allez avoir du mal à vous mobiliser pour le poursuivre. Les objectifs que l’on se fixe doivent faire rêver et exciter l’imagination. C’est ainsi que naîtra l’étincelle qui mettra le feu aux poudres de la motivation. Mais attention, si l’on tombe dans l’écueil inverse en visant beaucoup trop haut, l’étincelle de l’inspiration ne fera naître qu’un feu de paille et l’élan de motivation se brisera à force d’échecs pour laisser place au découragement.
Le niveau de la barre n’est pas figé une fois pour toutes. Se fixer des objectifs est un processus dynamique et itératif. En progressant, la barre auparavant ambitieuse devient facile à franchir. Si vous la laissez à la même hauteur, vous risquez de bientôt vous lasser. Il est temps dans ce cas de la remonter. C’est le cercle vertueux des objectifs bien définis, vous progressez, vous visez plus haut, vous progressez, et ainsi de suite.
Conseils pratiques
N’ayez pas peur d’ajuster vos objectifs, on ne vise pas toujours juste du premier coup. Si vous n’arrivez pas à atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé malgré des efforts répétés et soutenus, c’est que vous avez visé trop haut. Dans ce cas baissez la barre jusqu’à ce que vous y arriviez tout juste, sans que ce soit aisé. A ce moment-là, continuez, et une fois que c’est devenu facile vous pouvez à nouveau viser plus haut.
Ne vous y trompez pas, nous ne sommes pas en train de dire qu’il faut jouer petits bras et se fixer des objectifs conservateurs. Mais si votre objectif est extrêmement ambitieux, fixez-vous des échéances intermédiaires.
Exemple
Joseph n’a plus guère fait de sport ces trois dernières années. Pendant ses vacances en famille dans les Alpes, il a un déclic en voyant pour la première fois une course de triathlon et se fixe pour objectif de finir un triathlon distance ironman (3,6km de nage, 180km de vélo et 42,2km de course à pied). Il décide de s’entraîner 15 heures par semaine pour atteindre son but. Joseph doit faire attention. Un tel volume d’entraînement du jour au lendemain va l’écœurer, il ne va pas tenir le rythme et il s’expose à un risque élevé de blessure. Joseph a tout intérêt à commencer par un volume moindre, disons 5 heures d’entraînement hebdomadaire par exemple, et laisser son corps s’adapter avant de passer à 7, puis 10, etc. Il peut garder son objectif d’ironman en tête, c’est important même qu’il le fasse car c’est cette idée folle, cet objectif démesuré qui l’a motivé à commencer.
Mais un objectif intermédiaire tel que finir un triathlon distance olympique dans l’année qui vient sera bienvenu. Joseph pourra viser le semi-ironman la saison suivante puis finalement l’ironman la saison d’après. Petit aparté: si vous voulez faire un semi-ironman, essayez le Natureman du Verdon, notre directeur commercial Arthur en revient, les paysages sont exceptionnels !
4. R pour Réaliste
Un objectif atteignable comme nous venons de voir est un objectif qui tient compte de notre niveau au moment où nous nous fixons cet objectif. Pour être réaliste, un objectif doit être aussi prendre en compte nos ressources (temps, énergie, argent) et notre contexte (familial, professionnel, financier, etc.). Si j’attends la naissance de jumeaux le mois prochain, je vais y réfléchir à deux fois avant de me fixer pour objectif de visiter 10 nouveaux pays d’ici la fin de l’année ! Les objectifs que l’on se fixe doivent être compatibles entre eux. Peut-être que faire un Executive MBA et courir un ultra-marathon sont des objectifs accessibles pour moi, mais ils ne le sont pas en parallèle, il va falloir choisir entre les deux ou les faire l’un après l’autre.
Conseils pratiques
Essayez d’évaluer le temps que vous prennent vos différentes activités (par semaine en moyenne, par exemple), cela vous aidera à déterminer s’il y a des incompatibilités. S’il y a plus de 10 heures de Facebook, comme cette étude le suggère, posez-vous des questions !
Ne définissez pas un seul objectif, fixez-vous tous vos objectifs d’un coup si c’est la première fois que vous vous fixez un objectif. Si vous avez déjà des objectifs et en fixez un nouveau, revoyez-le à la lumière de vos objectifs existants, ce sera une bonne occasion de rafraîchir votre life list.
Exemple
Michelle est occupée dans son travail. Elle gère un projet important et sait qu’elle a une fenêtre d’ouverture pour être promue dans les 3 mois qui viennent. Elle fait du sport 3 fois par semaine et se consacre aussi à sa vie familiale et sociale. Elle y puise son équilibre. Elle est également tentée par l’idée d’apprendre l’italien à raison de 3 heures par semaine. C’est un objectif clairement défini, précis et chiffré. Il serait atteignable dans des conditions normales mais au vu du volume des développements dans sa vie professionnelle, Michelle ne va pas pouvoir être promue au travail ET apprendre l’italien tout en maintenant ses autres activités. Elle peut par contre faire démarrer son nouvel objectif plus tard, une fois que la période intense au travail sera passée : commencer dans 3 mois à apprendre l’italien à raison de 3 heures par semaine.
5. T pour Temporellement défini
Napoleon Hill (un des pionniers du développement personnel aux Etats Unis) l’a exprimé dans une belle formule :
C’est un aspect essentiel d’un but proprement défini. On aura beau clarifier le quoi (spécifique) et le combien (mesurable) de l’objectif, il est aussi de nécessaire de répondre à la question : quand ? L’échéance induit un sentiment d’urgence ou tout du moins une responsabilité qui va être une force motrice dans la poursuite de l’objectif.
Il est utile de distinguer deux types d’objectifs : les habitudes et les ponctuels. Les habitudes sont les activités que l’on souhaite faire (ou ne pas faire) de manière régulière et continue, comme manger sainement, bien dormir ou lire plus. Dans ce cas, il s’agit de déterminer la quantité visée par période : manger 5 fruits ou légumes par jour, manger du poisson 3 fois par semaine, dormir 8 heures par jour, 10 livres par an, etc. Pour les objectifs ponctuels, il n’y a pas de notion de répétition. Il s’agit de fixer la quantité visée et la date à laquelle on souhaite atteindre ce niveau : visiter tous les pays d’Europe avant mes 50 ans, obtenir mon permis de plongée d’ici un an, peser 72 kilos à la fin de l’année, etc.
Conseils pratiques
Si vous avez plusieurs objectifs majeurs, assurez-vous que les échéances que vous fixez pour chacun sont compatibles entre elles. Répartissez vos objectifs dans le temps et ne créez pas des embouteillages.
Définissez ou revoyez tous vos objectifs en même temps pour avoir un ensemble de dates cohérentes.
Changez si besoin la temporalité d’un objectif. Si la date fixée initialement n’est pas réaliste, déterminez une nouvelle échéance. Bien sûr, les dates doivent être prises au sérieux – sans pour autant être rigides. Trouvez le juste milieu.
Ne visez pas trop loin dans le futur, ne dépassez pas un horizon de 3 à 5 ans dans la plupart des cas. Si vous avez un gros objectif de très long terme, essayez de le traduire en habitudes à mettre en place en amont ou d’avoir des échéances intermédiaires plus rapprochées et plus actionnables.
Exemple
Claire souhaite perdre du poids après sa grossesse. Elle s’est fixé comme objectif de retrouver son poids de forme, soit 65 kilos. C’est spécifique, mesurable et atteignable – très bien ! Il ne manque plus que la date et son objectif sera SMART, par exemple : retrouver mon poids de forme d’ici 6 mois.
Conclusion
La méthode SMART est simple et redoutablement efficace pour définir ses objectifs personnels.
コメント