Par Intérimaire Santé
Se remémorer son enfance, retenir un numéro de téléphone, avoir une discussion, planifier les tâches de sa journée... Ces actions tout à fait naturelles s’appuient toutes sur notre mémoire. Elle nous permet d’enregistrer, de stocker et de retrouver des informations liées à notre vécu. Mais que sait-on réellement sur la mémoire et son fonctionnement ? Existe-t-il des moyens pour la renforcer ?
Comment notre cerveau gère-t-il notre mémoire ?
Le cerveau peut être divisé en deux parties qui elles-mêmes peuvent être segmentées en 4 parties. A chacune de ces zones correspond une fonction précise. Pour exemples : le lobe frontal gauche, situé à l’avant de notre tête, gère les mouvements du côté droit de notre corps ; le lobe occipital, situé à l’arrière de notre tête, gère notre vision. Notre mémoire, quant à elle, n’est pas située dans une région précise de notre cerveau. Elle va solliciter un ensemble de zones selon le type d’information à traiter. Ces différentes zones seront en interaction les unes
avec les autres lors de chaque effort mental. Selon les zones sollicitées et les informations à traiter, nous distinguons 5 types de mémoire.
La mémoire sémantique
La mémoire sémantique contient un large panel de connaissances acquises au cours de notre vie afin de comprendre le monde qui nous entoure. C’est la mémoire des mots et des concepts. Pour exemples : une pomme est apparentée à goût, à une forme, à des couleurs ; l’Empire State Building est associé à New-York ; Leonard de Vinci à la Joconde. La mémoire sémantique contient également des informations sur nous et notre entourage (les âges, les prénoms...) mais aussi ce qui relève du langage.
La mémoire procédurale
Nous sollicitons ce type de mémoire de manière inconsciente dans la plupart de nos gestes. Écrire, courir, se coiffer, jouer d’un instrument... ces mouvements requièrent tous un savoir-faire, une certaine habilité. C’est pourquoi elle est particulièrement sollicitée par les artistes et les sportifs.
La mémoire perceptive
Si la mémoire procédurale est celle de nos gestes, la mémoire perceptive est celle de nos cinq sens : le goût, l’odorat, la vue, l’ouïe et le toucher. Les informations sont enregistrées et sollicitées de manière inconsciente. La mémoire perceptive nous permet, par exemple, de retrouver le chemin de notre domicile. Elle permet également d’ancrer plus fermement les informations qui relèvent des autres formes de mémoire.
La mémoire de travail
Elle concerne notre mémoire à court terme. Elle a notamment pour rôle de trier les informations selon ce qui nous semble inconsciemment le plus utile. Elle identifiera un code de carte bleue ou une adresse postale comme une information utile qu’elle stockera ensuite dans notre mémoire à long terme. A l’inverse, le visage d’un inconnu croisé brièvement dans la rue sera plus rapidement effacé.
La mémoire épisodique
Il s’agit de notre mémoire autobiographique. Le film vu la semaine dernière, le dernier musée visité, un restaurant qui nous a plu... La mémoire épisodique est celle de nos souvenirs passés mais également de notre futur. C’est grâce à elle que nous nous rappelons de notre prochain rendez-vous chez le médecin ou encore que nous pouvons organiser nos prochaines vacances. Elle peut être considérée comme une forme de mémoire à long terme.
Peut-on booster sa mémoire ?
Le rôle de l’alimentation dans la mémorisation
Selon Guillaume FERRERIRA, Directeur de recherche nutrition et cerveau INRA de Bordeaux, « le cerveau qui représente 2% [de notre] poids, demande 20% d’énergie et va donc énormément puiser dans ce qu’on consomme». Nous ne le rappellerons jamais assez mais une alimentation saine est la base de notre santé. Cela vaut également pour le fonctionnement de notre cerveau et de notre mémoire. Une alimentation trop riche en graisse et en sucre détériorera notre mémoire épisodique, en particulier à l’adolescence. Cette période de notre
développement est celle de la « maturation [de nos] structures cérébrales » et la plus propice à la consommation d’aliments très riches.
Notons que notre cerveau a besoin de sucre pour fonctionner. Notre alimentation, naturellement riche en glucose, nous permet de lui fournir l’énergie dont il a besoin à condition d’avoir une alimentation équilibrée comme le rappelle Xavier Fioramonti, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique de Bordeaux. Les acides gras (omega-3 et omega-6) sont également essentiels. Si nous consommons facilement des omega-6 (dans l’huile de tournesol par exemple), nous consommons plus rarement des omega-3 présent dans les poissons gras comme le maquereau ou le saumon.
Enfin, notons que l’alcool est l’ennemi de notre mémoire. Une consommation trop élevée (« 5 verres d’alcool lors d’une occasion » selon l’OMS) peut détériorer l’hippocampe, zone du cerveau essentielle dans le processus de mémorisation.
Quelques astuces pour muscler sa mémoire
La mémoire n’est pas seulement innée, elle peut être améliorée. Comme un muscle, une stimulation régulière peut accroitre ses performances. Les mots fléchés, les mots croisés et la lecture régulière sont des exercices qui facilitent les efforts mentaux et la mémorisation.
D’une façon plus générale, le sport a également un rôle sur notre cerveau. En augmentant le débit sanguin, l’activité physique optimise nos performances cérébrales.
Enfin, rappelons l’adage : « Après l’effort, le réconfort ». Si le sommeil est essentiel dans la récupération après le sport, il l’est tout autant pour permettre à notre cerveau de consolider nos souvenirs.
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